En 2026, votre application métier tourne depuis 3 ans sans incident. Tout va bien, donc elle est sécurisée, non ? Pas forcément. L'absence d'attaque visible ne signifie pas l'absence de vulnérabilités. Et le jour où un attaquant les découvre, les conséquences peuvent être désastreuses : vol de données, rançon, arrêt d'activité.
L'OWASP (Open Web Application Security Project) publie régulièrement un classement des 10 vulnérabilités les plus critiques. Ce guide vous les présente en termes compréhensibles, avec des pistes pour vous protéger. Les enjeux sont encore plus critiques en 2026.
Pourquoi la sécurité applicative est négligée
Dans les PME nantaises comme ailleurs, la sécurité passe souvent après les fonctionnalités. Les raisons sont compréhensibles :
- "On n'est pas une cible" (faux : les PME sont des cibles privilégiées)
- "C'est trop technique" (vrai, mais des experts existent)
- "Ça coûte cher" (moins cher qu'une fuite de données)
- "On verra plus tard" (plus tard = trop tard)
Entre 50 000 et 200 000€ (notification CNIL, forensics, perte de CA, image). Sans compter les sanctions RGPD potentielles.
L'OWASP Top 10 (version 2021)
A01 - Contrôle d'accès défaillant
Le problème le plus courant. Des utilisateurs accèdent à des ressources qu'ils ne devraient pas voir : données d'autres clients, fonctions admin, fichiers confidentiels.
Exemple : changer l'ID dans l'URL (/facture/123 → /facture/124) pour voir la facture d'un autre client.
Protection : vérifier systématiquement les droits côté serveur, pas seulement masquer les boutons côté client.
A02 - Défaillances cryptographiques
Données sensibles mal protégées : mots de passe en clair, données non chiffrées en transit ou au repos, algorithmes obsolètes.
Protection : HTTPS partout, chiffrement des données sensibles en base, hashage des mots de passe (bcrypt, Argon2).
A03 - Injection
Des données utilisateur sont interprétées comme du code. Le plus connu : l'injection SQL. Mais aussi : injection de commandes, LDAP, XPath...
Protection : requêtes préparées, ORM, validation stricte des entrées.
A04 - Conception non sécurisée
Des failles de conception, pas d'implémentation. L'architecture elle-même est vulnérable, indépendamment de la qualité du code.
Protection : threat modeling dès la conception, revues d'architecture, principes de défense en profondeur.
A05 - Mauvaise configuration
Paramètres par défaut non modifiés, fonctionnalités inutiles activées, messages d'erreur trop verbeux, headers de sécurité absents.
Protection : hardening des serveurs, désactivation du superflu, headers de sécurité (CSP, HSTS, X-Frame-Options).
A06 - Composants vulnérables
Bibliothèques et frameworks avec des failles connues. Log4Shell en 2021 a montré l'ampleur du problème.
Protection : inventaire des dépendances, mises à jour régulières, outils de scan (Snyk, Dependabot).
A07 - Authentification défaillante
Mots de passe faibles autorisés, pas de protection contre le brute force, sessions mal gérées, 2FA absent.
Protection : politique de mots de passe, rate limiting, 2FA, gestion sécurisée des sessions.
A08 - Intégrité des données et du logiciel
Mises à jour non vérifiées, pipelines CI/CD non sécurisés, désérialisation non sécurisée.
Protection : signature des packages, vérification des checksums, sécurisation du pipeline de déploiement.
A09 - Logging et monitoring insuffisants
Pas de logs, ou logs insuffisants. Impossible de détecter une attaque en cours ou de faire du forensics après.
Protection : logs des événements de sécurité, centralisation, alertes, rétention suffisante.
A10 - Server-Side Request Forgery (SSRF)
L'application peut être amenée à faire des requêtes vers des ressources internes non prévues.
Protection : validation stricte des URLs, whitelist des destinations autorisées. Les enjeux sont encore plus critiques en 2026.
Par où commencer ?
Sécuriser une application existante peut sembler insurmontable. Voici une approche pragmatique :
Quick wins
Actions à fort impact, faible effort :
- Activer HTTPS partout (Let's Encrypt = gratuit)
- Ajouter les headers de sécurité
- Mettre à jour les dépendances
- Activer le 2FA pour les admins
- Configurer des logs basiques
Pour les entreprises nantaises qui veulent un diagnostic complet de leur application, un audit de sécurité opérationnelle identifie les vulnérabilités et propose un plan de remédiation priorisé. Les enjeux sont encore plus critiques en 2026.
Outils de test
Scanner de vulnérabilités web open source. Détecte les failles courantes automatiquement.
Analyse des dépendances. Détecte les bibliothèques vulnérables. Version gratuite disponible.
Analyse des headers de sécurité HTTP. Note de A+ à F. Gratuit en ligne.
Test de la configuration HTTPS. Identifie les faiblesses de chiffrement.
Intégrer la sécurité dans le développement
La sécurité ne doit pas être une réflexion après coup. Elle doit être intégrée dès le début :
- Formation : sensibiliser les développeurs aux failles courantes
- Code review : inclure la sécurité dans les critères de revue
- Tests automatisés : intégrer des scans de sécurité dans la CI/CD
- Pentest réguliers : faire tester par des experts externes
Budget sécurité applicative
La sécurité applicative n'est pas un projet ponctuel, c'est un processus continu. Les entreprises nantaises qui l'intègrent dans leur culture gagnent en résilience et en confiance client. Celles qui l'ignorent jouent à la roulette russe avec leurs données et leur réputation.
Selon l'ANSSI, les cyberattaques contre les PME ont augmenté de 50% en 2025. Découvrez aussi notre article sur la sauvegarde des données et PRA.